Le week-end tant attendu pour découvrir les sentiers cathares est enfin là, yessss !!!!
Samedi mes amis Bellegardais (blog du duathlon Bellegardais) viennent me chercher pour que nous rejoignons notre bungalow situé à quelques kilomètres du départ de la course... Comme c'est agréable de savoir qu'en plus de participer à cette course mythique je vais passer le week-end en leur super compagnie !
Nous retirons les dossards vers 16h et cette ambiance magique qui règne dans les trails est déjà palpable partout... Je me sens trop heureuse...
Nous décidons finalement de ne pas participer à la pasta-party mais de faire une pâtes-riz-bières party entre Héraultais et Gardois pour fêter nos retrouvailles.
Dimanche 4h drinnnggggg. Bien que le réveil soit très matinal je me réveille en pleine forme, impatiente de savoir si mon genou va tenir la route. Hé oui je n'ai pas de chance car mardi on m'a diagnostiqué une grosse inflammation du genou et le radiologue pense que j'aurais vite mal et que ma douleur me contraindra à l'arrêt. Oui mais il ne sait pas ce que c'est que
1. les endorphines qu'on secretent quand on court
2. la grosse motivation des traileurs qui veulent arriver au bout de leur objectif
J'ai donc décidé malgré sa negativité sur ma course d'y participer quand même. C'est la 1ère fois que je suis blessée et c'est donc la 1ère fois que je me rends compte à quel point il est difficile de renoncer à une course qu'on prépare et dont on rêve dans sa tête depuis plusieurs mois. Je "ne peux pas" renoncer : prendre le départ est pour moi capital, tant pis si je n'arrive pas au bout, j'aurais quand même mis tous les atouts de mon côté...
Je pars avec un joli taping violet sur mon genou blessé : vous savez ce sont ces jolis bandages de couleur qui ressemblent au strapping et permettent des bandages en correction ou en "replacement tissulaire" et après avoir bichonné et chanté des petites prières à mon genou toute la semaine...
5h40 nous arrivons sur le lieu de la course et je retrouve Samuel (Blog de Samuel, du Gers) avec qui j'ai juste le temps de parler 5mn.
6h... c'est le départ !
Courir dans la nuit est toujours aussi magique pour moi et je profite pleinement du bonheur de voir toutes ces petites loupiottes qui scintillent à la queueleuleu... Le soleil se lève plus tard qu'à Montpellier, vers 7h15/30, mais j'aurais préféré pour une fois qu'il ne se lève qu'à 10h afin de profiter plus longtemps de cette ambiance nocturne si particulière.
Je rejoins le 1er ravitaillement, situé à Belesta au 18ème km, en environ 2h et on nous annonce que les premiers sont passés il y a 45mn. Qu'importe, mon but aujourd'hui est d'arriver au bout et j'ai donc décidé de faire très attention dans les descentes et de le prendre "cool" comme les copains-traileurs me l'ont conseillé... Je prend une soupe qui me fait du bien mais comme il y a la queue, je décide que je n'en prendrais plus aux autres ravitos. J'ai du mal à repartir quand je m'attarde un peu trop...
Nous montons ensuite le massif du Gelat et alors que je parle à un traileur il me répond... en Espagnol !!! Euhhh c'est pas trop le moment pour parfaire mon espagnol...
J'aperçois alors un traileur plutôt original puisqu'il n'a qu'un seul bâton et de l'autre côté une grosse branche, le second bâton s'étant hélas cassé. Il s'agit de Frédéric que je reverrais souvent pendant la course et que je reconnais du coup très aisément !!!
C'est ma 1ère course avec mes bâtons. Je n'ai jamais couru avec, je m'en suis seulement servi pour quelques randonnées, mais j'ai décidé de tout faire pour que mon genou puisse me laisser terminer... Pendant toute la course je le béni car je me demande comment j'aurais fait sans bâtons : non seulement ils me servent dans les montées mais surtout beaucoup dans les TRES nombreux passages de boue (cf. photo) où nous glissons en permanence et où mes bâtons me permettent de ne pas m'étaler par terre sans arrêt... Je me demande comment font ceux qui n'en ont pas ?! Cyril nous dira qu'il s'est pris 2 énormes gadins dont un qui lui laissera de grosses traces dans son dos...
Je chemine alors pas mal de temps avec "Christophe" qui connait bien le parcours et me dit combien le passage au château de Montségur est magnifique. Cette année il va faire le grand raid de la réunion. Vers le 30ème km nous faisons une curieuse rencontre : des chèvres sont en plein milieu de notre chemin et ne sont absolument pas farouches ! Je trouve ça excellent et complètement inattendu comme rencontre...
Le 2ème ravitaillement arrive à Fougax au 34ème km et je préviens Christophe que je n'y resterais pas longtemps. Cette fois-ci je prend seulement quelques morceaux de fromage, un verre de coca et m'en retourne tranquillement chez mon amie Dame Nature. Il y a beaucoup de portions de boues, je suis bien contente d'avoir mis mes mini-guètres qui m'évitent que la boue ne se faufile dans mes chaussures... Je suis très prudente pour ne pas risquer de glisser.
Je cours maintenant souvent avec les mêmes coureurs que je retrouve régulièrement et c'est bien agréable. On partage un peu la même aventure et ça tisse des liens ! Je papote pas mal puisque mon objectif n'est vraiment pas la vitesse aujourd'hui...
Cette fois-ci c'est avec "Jean-Christophe" que je discute. Il va faire les 120 km du festa-trail le 20 mai, dans mon coin donc puisque je travaille par là-bas ! Il connait bien puisqu'il y a longtemps habité. C'est vrai que le pic st-loup est drôlement sympa...
Nous accédons au château de Montségur, à 1200m, après une grosse montée où nous croisons en même temps ceux qui descendent, ce qui est bien sympa car on a droit à plein d'encouragements !!! Arrivé en haut le panormama est splendide et nous décidons, comme prévu, de faire des pauses-photos. Il y a tout mon petit groupe de coureurs et je me régale ! Nous redescendons enfin et dans la descente je croise Xavier, on s'encourage mutuellement.
Le 3ème ravitaillement arrive à Montferrier au 47ème km. J'y retrouve Pascale, notre supportrice, qui m'apprend que les premiers sont passés presque 3h avant. On ne vit décidement pas dans le même monde... Je fais le plein d'eau (j'aurais bu au total presque 4l !), mange un peu car j'ai une bonne fringale et repart... mais au bout de 500m je me rend compte qu'il me manque quelque chose d'essentiel... mes bâtons !!!! Ouf je ne suis pas trop loin donc je retourne vite les chercher...
Je vais cheminer un long moment toute seule, ce qui ne me déplait pas dans l'absolu mais pas trop rassuré car je ne vois personne ni-devant ni-derrière... Heureusement, le balisage est parfait ! J'aperçois enfin les enfants d'un coureur qui attendent leur papa avec impatience et me voilà soulagée... Juste après il y a de jeunes pompiers et je rigole en leur disant qu'il faut absolument que je les prenne en photo ! ca n'a pas l'air de leur déplaire et je les remercie avant de repartir...
Après une jolie montée, nous avons une superbe vue sur le château de Roquefixade, situé à 919m, situé à quelques mètres de notre passage. Au loin, on aperçoit les Pyrénées enneigés...
Le 4ème et dernier ravito situé à Roquefort-les-cascades, est au 62ème km. Pascale est encore là et pensait que Xavier m'aurait rattrapé, mais je rigole en lui disant que j'ai la pêche et qu'il faut qu'il gambade vite pour rattraper son petit retard (une vingtaine de mns). On me propose une soupe qui me fait du bien, je mange encore un peu de fromage, boit du coca, et me voilà reparti dans la pampa pour la dernière ligne droite (enfin, au final, elle ne sera pas droite du tout !!!).
Il y a encore beaucoup de fôret (un peu trop à mon goût...), encore beaucoup de passage dans la gadoue (je vais finir par en rêver la nuit à force !!!), mais je chemine avec mon ptit groupe sympathique et on se motive. Juste après le ravito je commence à avoir mal à mon genou blessé, je suis drôlement contente qu'il ne se soit pas fait sentir avant ! Je me dit que, quoiqu'il arrive je finirais ce trail et qu'il est sympa de s'être fait oublié pendant une dizaine d'heure !!!
Il y a un gars déguisé en guerrier médieval qui nous fait bien rigoler et on arrive peu après au dernier point d'eau.
Mes coéquipiers m'ont bien prévenu : la montée de Raissac elle monte, elle monte, elle n'en finit plus de monter, elle est très raide, c'est très dur et ensuite sur les crètes c'est plat mais il y a plein de cailloux et c'est difficile pour courir. Bon à un moment je leur ai dit "STOP", je n'ai plus envie d'en savoir davantage et tant pis si c'est dur je le verrais par moi-même. Avec tout ce qu'ils m'ont dit sur ces 4 derniers kilomètres qui nous attendent, on a plutôt envie de rebrousser chemin...!
Je me concentre donc sur la montée, en me disant que la fin est proche et que mon genou m'aura permi de vivre cette belle aventure avec une super équipe de coureurs rencontrés petit à petit et avec qui j'aurais couru au final longtemps. J'ai des pensées positives et arrive donc en haut de cette enorme montée après avoir quand même bien peiné... Effectivement le plat sur les crètes est... horrible !!!! et c'est peu dire... j'ai vraiment envie de continuer à marcher mais je décide de ne pas lâcher mon groupe de coureurs et me cale derrière Jean-Christophe en regardant où il met les pieds pour ne pas risquer de tomber avec tous ces innombrables cailloux.... et ce n'est pas chose aisée, croyez-moi !!!! Au bout de trèèèèssss longtemps, on finit enfin par voir la dernière descente qui nous mène directement à l'arrivée... à l'aide d'une corde tellement c'est raide !
OUF après 11h50mn d'effort je franchis la ligne d'arrivée juste derrière Jean-Christophe. Je suis hyper contente d'avoir pû vivre tous les moments forts de ce trail en entier. C'est une rudement belle aventure, pleine d'emotions, et je pense qu'on ne peut comprendre toutes les emotions que cela engendre qu'après l'avoir vécu. Ce genre d'epreuve, on ne les oublie jamais. Elles restent gravées à jamais dans nos esprits.
A peine arrivée, je vois qu'il y a des kinés/podologues et hop hop hop ! je ne fais ni une ni deux je vais directement me faire masser : le bonheur !!!! Les podologues me questionnent sur mon tapping qui m'a bien aidé aujourd'hui.
36mn plus tard arrive Xavier, encore un peu plus tard David puis Cyril qui n'ayant pas de bâtons s'est pris deux enormes gamelles qui l'ont bien secoué. Il est malgré tout d'une humeur très joyeuse (chouette !) et nous mangeons le délicieux repas (avec des specialités du coin) qu'on nous offre avant de rentrer nous reposer à notre bungalow car lundi nous repartirons le matin...
Un super week-end avec mes amis Bellegardais (merci !) dont une aventure inoubliable sur les sentiers cathares (merci aux nombreux organisateurs et bénévoles de nous permettre de vivre une telle aventure).
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