Récit de mon chéri => SAUTE MOUFLON 50km-2950m , Samedi 11 Juin 2016
4h30... Contrairement à d'autres veilles de courses j'ai dormi, mais je n'ai pu m'empêcher de regarder la 1ère mi-temps du match France-Roumanie.
Cette course je me suis enfin décidé à la faire le lundi et j'ai dû batailler avec la technique pour réussir à m'inscrire au dernier moment.
Je pars à 5h15 et vais récupérer Christophe pour le Covoiturage jusqu'à Lamalou au départ. Sa femme Patricia nous récupèrera à Roquebrun à l'arrivée.
Nous arrivons à Lamalou bien en avance , cela nous permet de prendre les dossards tranquillement.. J'ai trouvé le village de Lamalou plutôt fourni en bâtiments d'époque et imposants, l'activité de cure du village doit lui permettre d'attirer du monde.
J'apprécie qu'il y ait le profil sur le dossard. Mais une coureuse nous dit qu'il n'est pas bon, celui qui est valable est le grand profil qui annonce 50 km (quoique je n'ai pas fini d'avoir de nouvelles révélations...)
Nous patientons avec une petite pause toilette.
Puis le brief d'Antoine GUILLON, organisateur et concepteur de la course. Il nous apporte les recommandations d'usage. Il semble frêle et sec, j'apprends son poids 50kg pour 1,77m, il a vraiment un profil de cabri ou de chamois.
Bizarrement je n'ai pas mon appréhension habituelle avant le départ, l'insouciance. Mais pourtant ce ne fut pas une partie de plaisir.
Nous partons à 7h30 et sommes 215 inscrits. Je n'ai pas prévu véritablement de durée. En mai lors du Marathon de l'Hortus avec David j'ai mis 6h41 pour 1500 m de dénivelé. Je me dis que 10h serait pas mal.
L'allure dans Lamalou est plutôt rapide. Je suis surpris, je demande à Christophe si il y a un scratch intermédiaire ?!
Puis nous attaquons la montée tranquillement et progressons vers le Plateau du Caroux. Le temps est voilé et il fait frais, nous n'avons pas besoin de nous couvrir.
Après avoir traversé le plateau et pris quelques photos qui me font perdre quelques places nous abordons une descente technique. Je ressens alors une grosse fatigue, plus de jus et je préfère progresser doucement. Je me fait doubler par une vingtaine de coureurs. Une fois la descente achevée nous repartons sur une montée en sous bois avec quelques marches de pierre. La progression est lente. Je suis en tête d'un petit trio et j'avance méthodiquement au mental. J'entends le coureur derrière qui souffle. Une fois arrivé sur un surplomb puis nous abordons une petite descente je l'entends dire « Merci mon Dieu » je lui dis « on redescend là ? » il me dis « oui « visiblement soulagé.
Avant d'arriver au ravito de St Martin nous franchissons le lieu mythique de la Saute Mouflon : la cascade. Elle est magnifique et je la prends en photo.
Lors du ravito je croise des coureurs qui m'ont l'air aussi éprouvé que moi et pourtant je pensais être le seul à la ramasse. Je prends un peu de temps et je repars. La pointeuse fait ses comptes 150 coureurs sont passés et il en reste 50.
Une autre côte est annoncée...
Elle fut dure également , mais au bout un speaker avec 3 à 4 personnes qui font un sacré tintamarre avec des cornes de chantier. Leur bruit m'attire et me donne hâte d'y arriver. En les atteignant je les félicite pour leurs encouragements qui m'ont fait du bien. Le speaker me gratifie d'un « Finisher François, finisher. Bon il te reste la descente sur Mons 3 km »
Je me suis dit que 3 km je les gérerais... Funeste erreur. J'ai réalisé que je faisais le parcours du Trail du Caroux à l'envers et je me suis très bien souvenu de cette descente que j'avais monté avec difficulté. Arggh
Lors de la descente sur Mons un jeune me double en m'apprenant que nous serions dans les temps pour la barrière horaire de 6h à Mons , cela fait 5h que nous courons.
A l'arrivée du ravito de Mons je suis à 15 minutes de la barrière horaire. Heureusement une des bénévoles reçoit un message « la barrière est reculée de ¾ heures . Trop de gens seraient hors course et cette décision m'a semblé juste.
Je demande quand est le prochain ravito et je suis content d'entendre qu'il est à 7,5 km mais lui aussi avec une barrière horaire. Je repars.
Arrivée au ravito de la Garlande je trouve des bénévoles avec des perruques blondes et le rosé au frais. Kiki me fait profiter de sa douche improvisée. L'ambiance est bonne. Ils étaient prêts à boucler dans les 15 minutes qui suivaient.
Le groupe de 3 jeunes que j'ai doublé et qui pensaient être grillés pour la barrière horaire arrivent. Le responsable de la navette pour les abandons passent et demandent si certains veulent revenir sur Roquebrun. Un coureur qui avait l'air en forme dit oui. Cet scène m'a interpellé et je me suis dit « et si tu te laissais tenter... »
Finalement j'ai demandé s'il y avait une nouvelle barrière horaire et on m'a rassuré sur ce point . Malheureusement l'infirmière m'a un peu miné en remplissant mon Camel Back car elle annonce à un coureur qu'il reste 20 à 22 km. L'idée de 2 km supplémentaires aux 50km prévus ne me réjouit pas. Lorsque je demande à l'un des bénévoles la direction il me désigne une montagne escarpée et dit : « vous allez là haut et le prochain ravito est à 15km »
je repars conscient que j'avançais lentement mais depuis Mons je faisais un peu de relance en descente. Mon GPS m'annonçait du 4,5km/h je me suis dit que je ne ferais pas les 10h espérées.
Finalement je descends sur Vieussan et grimpe au dessus du village le surplombe et envie avec force le groupe de canoé kayak qui descend la rivière. La montée est longue mais peu raide après ce que nous avons vécu.
Je suis rattrapé par un coureur avec qui je finirais pratiquement la course (il me lâchera aux 2 derniers km). Il me demande combien il reste de km et lui annonce que nous en avons fait 40. Il a 36km sur son GPS. Puis nous doublons un jeune coureur à la ramasse, qui me demande combien j'ai sur mon GPS et il grimace à l'annonce de mes 40 car lui en a 42. Je suis étonné de voir qu'il peut y avoir autant d'erreurs sur des montres de ce prix.
Avec mon compère de galère nous nous faisons la réflexion que nous faisions plus de la marche nordique que de la course. J'ai découvert aussi , ce que je n'avais jamais vu auparavant, que des sentiers avaient été tracé par Antoine GUILLON uniquement pour ce trail. Les buissons étaient taillés et la trace était nette.
Un moment j'ai douté de l'annonce de ce ravito à 15km annoncé à la Garlande. Ils étaient quand même bien gais . Puis finalement le ravito est là mais il reste bien 7km et non 5 si la distance avait été respectée. Par contre certains coureurs disaient qu'il y avait une barrière horaire à l'arrivée. Je me suis alors posé la question d'une arrivée hors barrière horaire . Comment dire à un coureur qu'il était finisher mais hors course et que son temps n'était pas pris en compte. J'ai trouvé cela cruel et injuste. Mais lorsque je l'ai demandé à un bénévole du ravito il a ri en voyant mon incrédulité. Je me suis rassuré et nous sommes reparti tranquilles.
Mais au fur et à mesure je décomptais la distance et les kilomètres s’allongeaient. Je n'avais pas fait cela de tout le parcours mais là, j'avais hâte.
Finalement mon compère qui ne regardait que le sentier a pris ses distances, nous avions rejoint une coureuse qui m'a maintenu à distance jusqu'à la fin .
J'avais dit à mon compère que tant que nous ne verrions pas le village nous ne serions pas vraiment soulagés. Et plus les sentiers défilaient et plus je m'impatientais.
Enfin j'entame les 2 derniers kilomètres les plus faciles normalement. Je surplombe alors le village. Et la descente s'amorce à la poursuite de ma coureuse. Une fois arrivé sur le bitume je regarde le cardio « 400m » super j'accélère pour la rattraper, puis tombe sur une petite côte que je franchis en marchant. Elle a remis les gaz et je ne la rattraperai plus. Dans les rues je suis heureux, ce trail a été une sacré épreuve mentale et rarement sur une course je me suis posé autant de question sur l'abandon ou sur l'impossibilité de continuer pour des raisons d'organisation.
J'arrive sur la place et doit faire une petite boucle et me présenter devant le Portique d'arrivée, au final cela fait 52km & 2950 m !!!!
Patricia m'encourage dans le micro que lui a donné le speaker. Christophe son mari est arrivé en 9h30 et il est 53ème. Il est douché il a l'air reposé. Cette course est uniquement un entraînement pour lui, il fait la TDS cet été.
Je suis vidé. J'ai un peu mal aux dents à cause des gel en pastilles. J'ai bien géré la course avec ces pastilles en les mangeant toutes les 20 minutes, par contre j'ai assez vite saturé avec les barres de céréales.
Une fois posé au bout de 5 minutes je suis allé mangé une soupe excellente (un minestrone) et une salade car l'ingestion de pâtes depuis 3 jours me lasse et je ne rêvais que de légumes et de fruits. Une excellente idée de l’organisation était de nous donner de la pastèque je me suis régalé.
Voilà une course de 11h30 résumée en quelques lignes.
Je suis 137 sur 217 inscrits et 176 finishers.
Fier de l'avoir fait mais la prochaine fois je m'entraînerais, promis !